Le projet EcoRhéna


Le projet EcoRhéna n´est pas nouveau, la zone date des années ´70 et de la volonté d´industrialiser une large bande le long du canal d´Alsace. Appelée ´ZAC` (zone d´aménagement concertée), le nom a été changé en ECO Rhéna. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le dossier de concertation.

Le porteur du projet, le SMO (Syndicat Mixte pour la Gestion du Port Rhénan de Colmar / Neuf-Brisach) fait de la publicité pour les industries lourdes et potentiellement polluantes. 
Source:

 Deutsch-Französischer Gewerbepark – EcoRhena (invest-hub.org) 




 A plusieurs reprises des d´industries particulièrement impactantes ont failli s´implanter quand le terrain était encore la ZAC (GDE Dauphin, Agro-Developpement etc.). (photo privé)

 En plus, avec la volonté d´EDF d´installer le ´technocentre´ (une fonderie d´aciers radioactifs provenant des centrales nucléaires de toute l´Europe) près de l´ancienne centrale, on se demande: Quelle industrie propre se mettrait á côté d´une industrie sale comme le technocentre?
Source: brochure de Stop Fessenheim

Traffic & nouvelles routes

Ce qu´il faut comprendre, c´est qu´avec une zone industrielle comme EcoRhéna, ce n´est pas seulement la zone même qui est impactée, mais tous les villages aux alentours. Le traffic sur les axes routiers existants va augmenter et un axe routier entre la A35 et la A5 est prévu.

Plan de la liaison entre la A35 at la A5 (Ligne Ensisheim - EcoRhéna)
Source: Dossier de concertation préalable

Destruction massive de la faune et de la flore

La forêt de Nambsheim est considérée comme une forêt extrêmement riche par rapport à sa biodiversité : Chat forestier, Écureuil roux, Hérisson d’Europe, Muscardin, 12 espèces de chauve-souris, 42 espèces d’oiseaux dont la Mésange boréale, le Pic cendré, la Pie-grièche écorcheur et la Linotte mélodieuse, 9 espèces d’amphibiens dont le Pélobate brun et 3 espèces de reptiles. La destruction de ~10 hectares de forêt coupent les corridors Nord-Sud et endommagent à jamais ces habitats. (Photo: wikipedia commons Pipistrellus pygmaeus

Plan du déboisement


Plus de 10 hectares sont à jamais détruits. Nous demandons aux porteurs du projet s´ils n´ont pas encore pris connaissance de la catastrophe climatique imminante - comment peut-on brader ainsi l´avenir de nos enfants?

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le rapport Faune Flore du SMO et le plan de déboisement.

Une grande partie de la forêt déboisée ne figure pas sur la carte (secteurs 4-7).

Les habitats détruits

L’implantation d’entreprises, le défrichement de 38000m² de forêt en zone Znieff 1 sur le secteur 3 et la construction du futur port rhénan sur les secteurs  4, 5, 6, 7,  entraine la destruction du corridor naturel qui longe le canal d’Alsace.


Aucune étude d’impact sérieuse en ce qui concerne le site Natura 2000 et la zone Ramsar  jouxtant l’ensemble du projet. 

Le Gerplan (page 41 de l étude environnemental) “ identifie l’ensemble des massifs boisés comme des noyaux centraux de biodiversité à préserver, sans distinguer la qualité des forêts “.


12 espèces de chauves-souris ont été trouvées, elles sont protégées, ainsi que leurs habitats par les conventions de Bern,  de Bonn et les directives habitats.
A droite une partie des habitats des chauves-souris repertoriés - toute la liste et bien plus en cliquant sur le bouton:

Avis défavorable du Conseil National de la Protection de la Nature

[...] les raisons impératives d’intérêt public majeur sont en l’état très discutables et la démonstration peu probante pour justifier d’impacts directs sur les espèces protégées et les habitats associés. Si le CNPN entend le contexte dans lequel se développe ce projet, il ne peut que regretter le manque de justification d’intérêts majeurs au regard des enjeux de protection des espèces protégées. 

Concernant l’approche générale, il est questionné l’objectif national de zéro artificialisation nette qui ne semble pas avoir été traité en tant que tel dans la réflexion du projet global. [...] 

Concernant la recherche de solutions alternatives satisfaisantes, la démonstration est, elle aussi, un peu légère pour justifier le choix d’un site éloigné des zones urbanisées et impactant ainsi directement des habitats naturels. 

En outre, il n’est pas démontré que l’ensemble des zones industrielles du secteur (voire du département) sont saturées et ne peuvent soit se densifier, soit se renouveler. 

Les inventaires, qui sont de plutôt bonne qualité, montrent une richesse spécifique qui est globalement mal prise en considération au moment de l’analyse des impacts. Il en résulte une sous-estimation un peu systématique des impacts bruts et résiduels dégradants ainsi les mesures à prendre en compte notamment au niveau des mesures compensatoires. 

Cela est particulièrement vrai pour une espèce comme le Pic cendré, espèce en danger d’extinction au niveau national (R 1). [...]

Concernant le Pélobate brun, espèce rarissime en France et faisant l’objet d’un Plan National d’Action, il est noté la nécessité de mieux détailler la mesure visant à la création de mares temporaires en sa faveur (et à leurs remaniements), pour garantir leurs caractères fonctionnels en l’absence d’un système naturel de cru du Rhin (R 4). 

Concernant les zones évitées (200 ha), il est noté une absence de sécurisation de ces secteurs particulièrement riches. Le seul classement en zone N au sein d’un document d’urbanisme est très largement insuffisant. [...]

L’absence d’évaluation des continuités écologiques se traduit dans le dossier par l’absence d’appréciation (et donc de corrections) de l’impact (à priori fort) du projet sur le gradient Nord>Sud qui rythme cette basse vallée alluviale ( R 6). 

Enfin, sur l’objectif de zéro perte nette de biodiversité (loi 2016), les gains écologiques de la mesure forestière sont trop peu ambitieux, voire peu concluants en l’état. Il conviendrait de passer d’un objectif de vieillissement à celui de sénescence à minima ( R 7). [...] Ce sont les raisons qui conduisent le CNPN à rendre un avis défavorable à cette demande de dérogation espèces protégées [...

La MRAe met son veto :

 "L’Ae recommande principalement au pétitionnaire de : • justifier le projet au regard des disponibilités foncières au sein des zones portuaires le long du Rhin" (Rapport MRAe)   - Entre Kuhnheim et Biesheim existent 200 Hectares de zone industrielle non-utilisée et pour laquelle aucun défrichement serait nécessaire.
 

"Préciser le type d’entreprises qui seront admises au sein de la zone d’activités en favorisant les entreprises sobres en énergie, peu émettrices de polluants et qui favorisent l’économie circulaire" (Rapport MRAe) - pour ce qui est des entreprises propres voir ci-dessus, le projet ne précise pas les conditions d´implantation des entreprises.

"L’évaluation des incidences Natura 2000" (Rapport MRAe) : Nul part dans le dossier est fait mention des espaces Natura 2000 qui jouxtent la future zone industrielle.

"S’assurer de la capacité de la station d’épuration de Nambsheim à absorber le surplus de charge entrantes des eaux usées générées par la zone d’activités" (Rapport MRAe) - c´est une petite station d´épuration qui ne pourra en aucun cas subvenir aux besoins d´industries telles qu´elles sont ciblées.