Arguments contre EcoRhéna:
1. L´argument des 2000 emplois perdus lors de la fermeture de Fessenheim et qu´il faut remplacer ne tient pas: Beaucoup d´emplois étaient des emplois dans des entreprises de soutraitance, ces emplois ne sont pas perdus, mais au pire déplacés. Beaucoup d´agents EDF ont été mutés ailleurs, il n´y avait qu´une centaine d´emploi directs à la centrale qui ont été réellement perdu. MAIS: Un démantèlement nécessite de la main d´ouvre, donc il y a toujours des sociétés qui travaillent sur place - jusqu à ce que le lieu soit vraiment desaffecté et vide, il se passera quelques décennies. MAIS: Le manque de main d´oeuvre qualifiée est une réalité en Alsace, le taux de chômage est bas - ce n´est pas justifié de sacrifier un village et des forêts pour des emplois dont personne n´a réellement besoin.
2. Notre environnement n´est pas une vache à traire: Certains élus font des dettes pour financer de l´infrastructure inutile ou peu approprié aux besoins de notre région. Il faut combler ces dettes, donc raser les forêts pour y mettre de l´industrie qui rapporte du fric. Nous disons NON à cette idéologie dépassé du toujours plus. Notre planète ne suivra pas.
3. Le secteur numéro 2 est beaucoup trop proche des premières maisons de Nambsheim : des constructions de maisons limitrophes à cette zone tracée dans les années 70 (il y a 50 ans !) ont étés autorisées entretemps. Comment peut-on relancer un projet initié dans les années 70 sans considérer l'évolution du village et son périmètre en 2020 ? Quelques mètres séparent ces maisons d´une zone industrielle destinée à accueillir des entreprises de tout genre (´accueil d´entreprises internationales`)[1]. La volonté d´élargir la RD 52 pour rendre cette zone accessible aux camions, la volonté de créer des parkings poids lourds (exprimée lors de la réunion publique) et la surface nette de cette zone rendent l´installation d´industries potentiellement incompatibles avec la présence d´un village aussi proche. La circulation de camions, d´engins de chargement et de déchargement, le fonctionnement de l´industrie elle-même peut générer des nuisances sonores, olfactives, visuelles, atmosphériques qui ne sont pas acceptables pour des riverains. Actuellement, on trouve de la publicité sur Internet pour la zone ÉcoRhéna qui stipule que des industries ´potentiellement dangereuses (als gefährlich eingestufte Anlage)´ seront acceptées.[2]
De plus, cette zone est en partie couverte par une forêt classée ´ZNIEFF`, il y existe un ancien étang et plusieurs arbres d´au moins cinquante ans. Elle présente donc un fort intérêt écologique. Comme Nambsheim ne possède que peu d´espaces verts, cette zone est très appréciée par les riverains qui aiment s´y promener. L´installation d´industries et la dégradation de la végétation amèneraient une énorme perte de qualité de vie à Namsbheim.
Nous demandons donc, que cette zone soit – et ce serait la meilleure solution – sortie du plan d´industrialisation, éventuellement par un rachat par les 4 communes concernées. Une autre solution serait de remplacer cette zone par une partie des terrains non utilisés de l´entreprise FMC, corporation plus au Nord.
4. Le secteur 3 (toujours assez près du village) serait destiné à accueillir une rampe roll on roll off (RoRo) « destinée au transfert de matériaux lié au projet de technocentre EDF VAL’M. »[3] Ce projet VAL`M n´est rien d´autre que le retraitement de métaux irradiés, provenant de toute la France, un projet auquel les riverains de Nambsheim s´opposent. Nous ne sommes pas la poubelle nucléaire européenne ! Les arguments contre le projet VAL`M sont trop nombreux et dépassent le cadre de cette lettre, mais les nuisances résultant d´un tel centre rendraient la vie à Nambsheim insupportable (transports de gros volumes radioactifs de partout en Europe, bouchons sur la RD 52, contamination, bruit etc.)
En plus, la zone ´EcoRhéna` se veut une zone exemplaire « en matière de transition énergétique », les activités devraient se situer dans « le domaine de la santé, du numérique ou de la transition écologique »[4]. Si une entreprise polluante comme le technocentre s´installe sur la zone, cette volonté est contrecarrée.
Cette idée d´exemplarité est par ailleurs stipulée dans une déclaration franco-allemande qui précise vouloir rechercher « l'excellence énergétique, tout en étant garant d’un développement durable, solidaire et équilibré, en coopération franco-allemande transfrontalière. »[5]
Sur la zone 3 existent 6 hectares de forêt classée ´ZNIEFF´ avec la présence d´espèces fortement protégées (chauve-souris, batraciens etc.). Défricher une forêt veut dire détruire un système de réduction des émissions de carbone efficace : La croissance des arbres permet de retirer de l'atmosphère environ deux milliards de tonnes de dioxyde de carbone chaque année, soit six pour cent des émissions mondiales de CO2[6]. A petite échelle, cette vérité s´applique aussi aux forêts de Nambsheim, Geiswasser, Heiteren et Balgau, c´est pourquoi il serait absurde de couper des arbres sur une zone qui se veut modèle dans la transition écologique. La grande valeur de cette zone a été soulignée par le Conseil National de la Protection de la Nature, qui a émis un avis défavorable à la demande de dérogation ´espèces protégées´.[7]
Nous demandons en conséquence qu´aucun défrichement soit effectué sur toute la zone EcoRhéna, que le projet VAL`M soit aboli et qu´un cahier des charges soit établi en concertation avec les riverains qui stipule le caractère des entreprises qui seront autorisées à s` installer sur la zone.
5. D´une manière générale, nous demandons à ce que les entreprises susceptibles de s´installer sur la zone soient conformes à la volonté exprimée dans le dossier de concertation : Il faudra qu´il s´agisse d´ installations propres, orientées vers l'avenir et la durabilité et apportant des emplois à qualification élevée, elles doivent s'intégrer dans la nature existante sans la détruire et elles doivent être compatibles avec la proximité du village de Nambsheim.
6. Nous demandons également que les habitats écologiques ne soient pas détruits et que des trames est-ouest et nord-sud soient conservées. À l'heure où la biodiversité connaît un déclin alarmant, où le changement climatique menace notre région, il n'est plus acceptable de planifier des zones industrielles à la manière des années 1970. Nous, les habitants de Nambsheim, demandons au nom de nos enfants et petits-enfants de préserver notre nature, de ne pas détruire notre région et de considérer la viabilité future et la bonne compatibilité avec des habitations humaines de toutes les implantations industrielles ou artisanales.
[1] Dossier de concertation préalable[2] https://de.invest-hub.org/parks/deutsch-franzosischer-gewerbepark-ecorhena[3] Dossier de concertation préalable[4] Dossier de présentation de la réunion du 9 novembre 2020[5] https://www.haut-rhin.gouv.fr/Politiques-publiques/Avenir-du-territoire-de-Fessenheim/Zukunft-des-Raumes-Fessenheim-Avenir-du-territoire-de-Fessenheim[6] https://www.geo.de/natur/nachhaltigkeit/baeume-als-klimaretter--wie-sinnvoll-ist-das-aufforsten---30522388.html[7] AVIS DU CONSEIL NATIONAL DE LA PROTECTION DE LA NATUREart. L411-1 et L411-2 du livre IV du code de l’environnementRéférence Onagre du projet : n°2021-06-30x-00646 Référence de la demande : n°2021-00646-011-001